Bérenger
est un homme moyen, appartenant à la petite bourgeoisie, qui semble faible. Il
est issu de son milieu quotidie. Le terme « rhinocérite » est un mot inventé
par Ionesco pour désigner l’épidémie qui se propage à la vitesse de l’éclair dans la petite ville de Bérenger
et qui transforme les habitants en rhinocéros. Personne ne peut y échapper, le
virus est extrêmement contagieux. On commence par les trouver beaux, attirants
et peu à peu, on veut les rejoindre, se fondre parmi la masse. Peu à peu, une
bosse commence à apparaître sur notre front. On devient vert et notre comportement
devient de plus en plus animal. C’est ainsi que
l’épidémie se propage. Elle exprime l’angoisse d’un
homme à travers un régime totalitaire. «
Les intentions de Ionesco sont explicites : l’idée du rhinocéros
lui vint de l’expérience qu’il fit à Bucarest en 1937-1938, où il vit nombre de ses amis adhérer au mouvement
fasciste. »
Il le confirme lui-même dans Notes et contre-notes. Rhinocéros se veut une révolte contre l’hystérie collective.
Elle démontre le processus psychologique qui mène une collectivité vers un mouvement totalitaire autoritaire tel que
le fascisme. C’est le désir de dominer qui prend le dessus sur l’individu. Rhinocéros est contre le fait de reléguer
l’individu au second rang, derrière le régime qu’il sert, comme le communisme ou bien le fascisme, qui lui, place
l’individu derrière sa «race». La fascination qu’exercait Hitler
sur le peuple allemand équivaut à la fascination que les rhinocéros finissent par exercer sur la population de la ville. Bérenger est l’humaniste. Il veut
rester un homme, ne pas changer, ne pas se perdre.n. Ce n’est pas un héros. Il est confronté à une réalité plus grande que lui, plus forte
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